Aujourd’hui en Manche on signale 13 nœuds de vent et 2 nœuds de contre-courant. Alberto Bona naviguait ce matin avec l’objectif d’atteindre Ouessant au plus vite. Le départ de la course d’hier était passionnant, avec un départ très proche de la côte, dans la zone la plus au vent de la ligne de départ, là où les Class40 IBSA disposaient d’espace libre pour ne pas être jumelés et couverts par d’autres bateaux. Emotion et détermination ont donc caractérisé le départ tant attendu, avec de nombreux départs anticipés qui coûteront à certains skippers une pénalité de 4 heures ajoutées au temps de parcours final.
Bonne vitesse, trajectoire quelques virages plus larges que les adversaires directs, positions très avancées jusque juste avant d’arriver au Cap Fréhel, où le Class40 IBSA subit un ralentissement qui lui fait perdre du terrain : dès le passage du Cap, Bona a navigué environ la moitié de la flotte, tenant sa position jusqu’à l’aube ce matin, quand il s’est retrouvé seizième après avoir parcouru environ 110 milles. Le classement n’est pas encore significatif et le consulter serait pour l’instant inutile : jusqu’ici la trajectoire était pratiquement obligatoire, ce n’est qu’après Ouessant que l’on commencera à avoir une image des « poids » en jeu du fait des choix tactiques que chaque marin devra faire individuellement. .
La reconnaissance matinale a vu le Class40 IBSA sortir du Canal, prêt à faire les premiers choix tactiques quant au passage autour de l’île d’Ouessant devant Brest, passage complexe puisqu’il existe une zone interdite à l’ouest. La plus grande partie de la flotte composée par le plus gros navires a choisi une option plus au nord-ouest avant de virer à nouveau parallèlement à la côte bretonne au sud, pour se garantir plus de vent par rapport à ceux qui se cachent dans le golfe de Gascogne. Le choix d’Alberto Bona sera plus clair dans l’après-midi, mais il est déjà évident qu’Alberto n’est pas du genre à se retenir : il est prêt pour la bataille avec les vagues et le vent, qui atteindra une trentaine de nœuds mais plus « tourné » vers le Sud, et donc il y aura encore des bords pour continuer.
La régate, comme prévu, est vraiment passionnante, dans toutes les catégories. Les vitesses moyennes sont bonnes pour naviguer au près, Alberto naviguant entre 7,5 et 9 nœuds. Bien sûr, chaque arête est un gros effort, tant physique que de temps de manœuvre qui ralentit le rythme, mais cette Route du Rhum se mérite !
Juste avant de quitter le port à la faveur de la marée, Alberto a déclaré : « Je suis prêt. Les conditions météo sont optimales en ce jour et en général dans les prochains jours. Je suis heureux et enthousiaste, je remercie IBSA et toute mon équipe pour l’excellent travail accompli au cours de ces 11 mois ».
Entre-temps, les premiers abandons sont également arrivés : sensationnel celui du marin japonais Kojiro Shiraishi et du Suisse Oliver Heer en Class40, entré en collision au Cap Fréhel. L’impact a été violent et a endommagé les bateaux, obligeant les deux skippers à rentrer chez eux. Un Ocean Fifty avait également abandonné au départ : le marin s’était blessé au visage et au bras juste avant le départ.