Figaro et Class40 : similitudes et différences de deux classes de voiliers océaniques

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Figaro et Class40 : similitudes et différences de deux classes de voiliers océaniques

03 mai 2022

Ces derniers jours, Alberto a commencé à s’adapter au Class40. Après trois ans de compétition dans la classe Figaro, il a effectué son premier entraînement au centre de La Trinité‑sur‑Mer où les athlètes concourant dans le Class40 se retrouvent pour s’entraîner ensemble. Les régatiers peuvent être suivis par cet organisme important qui s’occupe de planifier les courses en mer, en sessions longues ou courtes, et l’entraînement à terre. Le centre a été créé en réponse à une forte demande de lieux pour former des athlètes à la course au large, qui jouit d’une grande popularité en ce moment. Dans le programme qui est proposé, plusieurs sessions sont organisées, le centre sert de lien et fait office de ciment entre les régatiers et les entraîneurs afin de créer quelque chose d’organisé et se retrouver en pleine mer pour naviguer ensemble. Dans la voile océanique, la logistique est très difficile, la préparation du bateau prend du temps et le centre a été créé pour aider les skippers à s’organiser ensemble pour échanger leurs expériences et pour permettre aux moins expérimentés d’apprendre auprès de ceux qui naviguent dans cette classe depuis de nombreuses années. Pour Alberto, ces 24 heures ont été intenses, avec des objectifs clairs.

Quelles ont été vos sensations sur le Class40 après la première nuit d’océan ?

Ce n’était que 24 heures de navigation, côtière et avec des conditions météorologiques calmes. L’objectif de la formation était de travailler sur les manœuvres. Nous nous sommes rassemblés devant le port de Lorient et sommes partis ensemble sur un itinéraire défini par nos entraîneurs. J’ai effectué beaucoup de manœuvres et j’ai eu de belles sensations. Le bateau est facile à faire avancer, l’important c’est de choisir les bonnes voiles. Les poids sur le Class40 sont également importants et chaque manœuvre doit être planifiée à l’avance. Les Class40 sont très agréables à naviguer et très rapides.

 

En quoi le Class40 est-il différent du Figaro ?

Il s’agit de deux bateaux très différents, conçus à des fins différentes. Le Figaro est un bateau conçu pour les courses côtières de 3 ou 4 jours. Il est beaucoup moins couvert, plus exposé à la mer et très bas sur l’eau. Il est beaucoup plus petit, plus maniable, les voiles sont plus petites. Physiquement, c’est un bateau qui demande beaucoup d’effort pour le type de régate prévue. Sur les routes côtières, la tendance est de faire beaucoup plus de manœuvres que sur les routes océaniques. Le Class40 est un bateau beaucoup plus couvert, naviguant dans un cockpit profond. Les courses habituelles sont des Transat, de longues routes océaniques où les manœuvres sont un peu plus lentes, plus longues à préparer et à exécuter. La surface de voile augmente, les manœuvres exigent plus d’efforts en termes de charge et d’effort physique, mais elles sont beaucoup moins nombreuses que sur le Figaro. Ce sont deux bateaux complètement différents. Le Figaro est plus exigeant, demande de la concentration et de suivre correctement les réglages. Une fois les voiles réglées, le Class40 navigue très bien, même avec le pilote. Il est plus adapté aux longs bords océaniques. En conclusion, le Figaro est plus agile, plus maniable, tandis que le Class40 est un bateau qui va beaucoup plus vite et qui est conçu pour couvrir de longues distances.

 

Comment se passe l’adaptation à la nouvelle classe après trois ans de compétition en Figaro ?

Le Figaro est une grande école. Il donne les bases pour appliquer ces connaissances à toutes les classes. C’était très important pour moi, car cela m’a permis de combler des lacunes et de travailler sur différents aspects. Le Figaro est une flotte de haut niveau, le travail s’effectue sur les détails, c’est une classe sportive très proche des classes olympiques. Devant gérer le contact direct avec les concurrents, il enseigne un processus de préparation et d’entraînement sur les aspects psychologiques et mentaux. C’est une bonne école pour ceux qui proviennent d’un milieu autre que celui olympique, et cela peut aider à combler certaines lacunes dans l’esprit de compétition authentique. L’entraînement en Figaro est utile dans toute autre classe de voilier océanique. Ensuite, pour les raisons que j’ai expliquées, aucune phase d’adaptation particulière n’est nécessaire pour naviguer en Class40.

 

Ceux qui excellent en Class40 n’excellent pas nécessairement en Figaro, pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Il existe des exigences sportives et techniques spécifiques à la classe Figaro qui ne s’appliquent pas nécessairement à une classe de voilier océanique authentique. Les régates côtières, qui sont très différentes de celles en plein océan, demandent des travaux spécifiques. Dans la classe Figaro, la préparation se base sur la météorologie locale, avec une méthode complètement différente par rapport au Class40. L’aspect décisionnel, la préparation stratégique et tactique sont complètement différents. Il faut être beaucoup plus rapide à prendre des décisions, alors qu’en Class40, il est nécessaire de naviguer en gardant à l’esprit la vue d’ensemble de la macro-météorologie qui est un peu plus facile à gérer. Il arrive que ceux qui gagnent le Vendée Globe ne soient pas à l’aise dans cette classe Figaro, mais ceux qui sont à l’aise dans la classe Figaro sont susceptibles de s’adapter rapidement à la compétition en Class40.

 

Choisir le Figaro, a été un peu comme vous mettre dans une classe hostile à vos caractéristiques. Vous êtes le seul Italien à avoir choisi cette classe, qu’amènerez-vous de l’expérience du Figaro sur le Class40 ?  

Sans aucun doute, la méthode. La méthode de préparation d’une régate, comme La Solitaire du Figaro, me sera très utile. Pour se préparer à une telle régate, il faut travailler sur chaque détail, s’entraîner beaucoup et être capable de bien gérer ses priorités et son temps. Le niveau de compétition dans le Figaro est très élevé, la méthodologie dans la préparation s’adapte à cette exigence. Le Figaro a été important car je devais me poser les bonnes questions pour m’améliorer. J’entrais dans un niveau de compétition élevé, qui m’a obligé à soigner certains aspects que j’avais délaissés dans le passé. Ce choix était judicieux, je me suis demandé : « Où puis-je aller pour en apprendre davantage sur ce que je veux faire par la suite ? ». En Figaro, avec un petit budget, vous naviguez beaucoup et sortez en mer chaque jour. Le Figaro est un bateau facile à gérer. Vous pouvez faire beaucoup d’erreurs pour vous améliorer ensuite, je l’ai donc choisi, en perspective, pour me préparer au Class40.

 

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