Il s’avère ardu de saisir entièrement la complexité de la Transat CIC en se limitant à observer son avancement en temps réel. Une course océanique qui ces derniers jours a permis aux équipages de suivre un parcours globalement linéaire et qui, de ce fait, pourrait être mal interprétée et considérée comme simple.
Cependant, le suivi en temps réel ne raconte pas la complexité de la situation qui, jusqu’à présent, a vu les skippers entrer et sortir de dépressions, dont la dernière s’est avérée vraiment consistante et persistante. À bord du Class40 IBSA, un vent de 40 nœuds ne se résume pas à une simple indication sur la carte. Il s’agit d’une expérience de vibrations constantes, de vagues de quatre mètres se déversant en cascade, de réparations ininterrompues pour chaque avarie, une lutte incessante contre la fatigue, et ces derniers jours, contre le froid glacial venant du nord.
Depuis vendredi jusqu’à aujourd’hui, au huitième jour de navigation, la moitié de la flotte a diminué en raison des abandons. Malgré les 800 milles restants à parcourir, Alberto Bona a trouvé son rythme, et le Class40 IBSA a consolidé sa cinquième position, émergeant ainsi de la crise. Dans les prochaines heures, ce qui l’attend est une sorte de halte brutale, une opportunité de reprendre son souffle et de mettre le mode survie en pause. C’est aussi l’occasion de tenter de gagner des milles sur ses adversaires et surtout de retrouver les conditions de navigation.
« Je n’avais jamais navigué dans de telles conditions auparavant – a déclaré le skipper – je m’occupe du bateau et le bateau s’occupe de moi. Cette dernière dépression s’est révélée un véritable défi et a demandé beaucoup d’énergie. » En attendant, l’arrivée du premier IMOCA est prévue dans la soirée, tandis que les Class40 auront encore besoin d’environ trois jours de navigation pour atteindre New York, mais dans des conditions plus acceptables. Tous devront traverser une zone de vents faibles sous l’influence du Gulf Stream puis se diriger vers l’arrivée, prévue entre jeudi et vendredi.
